Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/196

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n’oserait tuer, et pour lesquels les dévots font des fondations d’eau et de pain. Au Caire, les tourterelles font leurs nids dans les maisons, et les enfants mêmes ne les contrarient pas. Il existe en Orient des hôpitaux pour les animaux malades ou infirmes. Un savant européen, qui en a visité un, à Singapoore, dit que trois cours immenses, entourées de hangars, contenaient une foule d’oiseaux et d’autres animaux de toute espèce. Tout y était parfaitement ordonné : la litière y était propre et la nourriture suffisante ; la concorde la plus parfaite régnait parmi les nombreux commensaux, de manière que l’on pouvait raisonnablement conclure de cet exemple que c’étaient les animaux et non les hommes qui étaient faits pour vivre en société.[1]

Pendant la visite du savant qui nous a transmis ces détails, un paysan hindou amena un âne, pour le mettre en pension dans l’hôpital, jusqu’à ce qu’il pût venir le reprendre, car la nourriture manquait au logis du maître pour son pauvre serviteur. Les adieux furent touchants. Dans l’Inde, un animal domestique est un membre de la famille.

L’affection que l’homme oriental porte aux animaux lui est rendue par eux. Jamais Turc ou Arabe ne frappe son cheval ; aussi, assure-t-on que leurs chevaux ne sont jamais ni

  1. De France en Chine, par le docteur Ch. Yvan.