Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/197

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entêtés, ni rebelles, comme cela arrive souvent chez nous.

On éprouve un véritable plaisir à retrouver ces sentiments, communs chez les auteurs anciens et surtout dans les légendes et les récits populaires, chez quelques écrivains modernes et contemporains. L’homme, dit un d’eux[1], doit rapprocher de lui les êtres moins avancés, ennoblir les races animales, développer en elles, par une éducation affectueuse et par des soins bien entendus, toute l’intelligence, toute la vigueur et toute la grâce dont elles sont susceptibles. Et c’est aussi ce que dit Michelet, dans son beau livre de l’Oiseau, où il a répandu des trésors d’amour et de poésie.

Il faut l’avouer, les législateurs n’ont pas toujours été heureux, quand ils ont touché aux animaux. La loi qui impose les chiens, par exemple, a été très-vivement blâmée par M. de Lamartine :

« On ne sait pas, dit-il, on ne saura que plus tard ce qu’une loi si implacable retranche à la masse de sympathie que Dieu a mise sur la terre, comme un élément dans la nature humaine, et combien le peuple, qu’on croit enrichir en le forçant de jeter son ami aux fleuves, en sera endurci et férocisé. »

En revanche, la loi Grammont, votée par une assemblée républicaine, honore l’esprit

  1. Daniel Stern, Essai sur la liberté.