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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/199

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et périlleuse et y trouve un château habité par un génie malfaisant, un démon ennemi de la lumière et qui retient captifs les jeunes aurores et les jeunes soleils. C’est la forêt de la nuit ou de l’hiver. Il y est assailli par toutes sortes de monstres et de démons qui, à tout moment, mettent sa vie en grand danger, au point que, parfois, on le dirait vaincu et mort pour toujours. Ces monstres sont les nuages noirs et chargés d’eau et d’électricité (d’où les monstres à plusieurs têtes vomissant du feu), qui nous dérobent le soleil et nous privent temporairement de sa lumière bienfaisante. Mais, le héros solaire est secouru d’abord par différents animaux, à qui il a rendu service, et enfin par une jeune et belle princesse, fille ou captive du démon-magicien qui habite le château enchanté. Elle est magicienne elle-même. Après maintes épreuves plus terribles et plus merveilleuses les unes que les autres, la princesse met en défaut la science du maître et se fait enlever par le jeune homme. Ils reviennent, vainqueurs et radieux, à la cour du vieux roi, qui se ranime et se ragaillardit un moment, puis meurt, après les avoir unis ensemble, et en leur laissant son trône et son royaume.

La belle Princesse, la Princesse aux cheveux d’or, c’est l’Aurore, amoureuse du soleil, et tous les deux, en s’unissant, ils raniment et réveillent la terre, refroidie, engourdie et sur le point de mourir victime des rigueurs de l’Hiver.