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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/25

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son oncle l’ermite. Le vieillard était en prière, agenouillé sur le seuil de sa cabane, construite à l’angle de deux rochers, les mains et les yeux levés vers le ciel et comme ravi en extase. Cado attendit qu’il eût fini, puis il s’avança vers lui, et dit : — Bonjour, mon oncle l’ermite.

— Tu m’appelles ton oncle, mon enfant ?

— Lisez cette lettre, et vous verrez qui je suis, et connaîtrez le motif de ma visite.

L’ermite prit la lettre, la lut, puis il dit :

— C’est vrai, tu es bien mon neveu. Mais hélas ! mon pauvre enfant, tu es loin d’être au terme de ton voyage et de tes peines. Je vais consulter mes livres, pour voir ce que je puis faire pour toi. En attendant, comme tu dois avoir faim, grignotte cette croûte de pain, qui est ma seule nourriture depuis vingt ans. Quand j’ai faim, je la grignotte un peu, et pourtant, elle ne diminue pas.

Et Cado se mit à grignotter la vieille croûte de pain, qui était dure comme la pierre, pendant que l’ermite consultait ses livres. Mais il eut beau les feuilleter, toute la nuit, il n’y trouva rien concernant la princesse Blondine. Le lendemain matin, il dit à son neveu :

— Voici, mon enfant, une lettre pour un frère ermite que j’ai dans une autre forêt, à vingt lieues d’ici. Celui-là commande à tous les oiseaux, et peut-être pourra-t-il te donner quelque bonne indication, car pour moi, ma science ni mes livres ne me disent rien de la princesse Blondine. Voici encore une boule