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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/265

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dames sirènes, qui sont très-aimables, vous recevraient encore mieux que moi.

— Eh ! bien, Bilz, mon bon ami, je suis décidé à tenter l’aventure ; mais, je veux que tu sois là, pour m’indiquer juste l’endroit où il faut sauter pour trouver les diamants. Nous partirons demain matin.

— Je vous ai tant de reconnaissance, monseigneur, que je ne puis rien vous refuser. Pourtant, laissez-moi trois jours encore pour finir la foire, après quoi, je vous promets d’aller tout droit au château du Kerouez.

Le seigneur partit dès le lendemain matin, avec sa femme et sa fille, et, en arrivant au Kerouez, il n’eût rien de plus pressé que de placer tous ses gens autour de l’étang, armés de bâtons et de fusils, et avec ordre de ne laisser approcher personne, tant il craignait que quelqu’autre allât avant lui faire visite à la sirène aux diamants.

Bilz arriva, le quatrième jour. Le seigneur était impatient de faire le saut. Aussi, dès le lendemain matin, se rendit-il à l’étang, accompagné de Bilz, de sa femme et de sa fille.

— Eh ! bien, mon bon ami, dit-il à Bilz, indique-moi bien au juste l’endroit où sont les diamants.

— Tenez, monseigneur, voyez-vous là-bas cette feuille de chêne jaunie qui descend sur l’eau ?

— Oui, je la vois parfaitement.

— Eh ! bien, c’est là-dessous, juste, que