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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/268

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côté de la nouvelle mariée… Et j’envoyai la broche au diable, d’un coup de pied. — Le maître cuisinier rentra juste sur le coup ; il se précipita sur moi et, d’un coup de pied dans le derrière, il me lança jusqu’ici, pour vous raconter cette histoire[1].

Et voilà l’histoire des Finesses de Bilz.

IX

— Je l’ai déjà entendu conter, avec quelques variantes, par Ervoanik Hélary, dit Francès. Ainsi, par exemple, le recteur de Loguivy, Dom Ian Kerminihi, plaisantait cruellement le seigneur sur les tours que Bilz lui avait joués, et le froissait dans son amour-propre. Le seigneur enrageait, et il aurait bien voulu se venger sur son recteur. Mais, il ne savait comment s’y prendre. Enfin, il eut l’excellente idée de s’adresser à Bilz, et il lui assura qu’il lui pardonnerait tout et le récompenserait même généreusement, s’il livrait à la risée de ses paroissiens Dom Ian lié dans un sac, où il serait entré de lui-même et sans violence. Bilz promit de le faire. Par des discours insinuants, d’adroits mensonges et une mise en

  1. Chaque conteur populaire a ordinairement une ou plusieurs formules pour commencer et pour finir ses récits. Ces formules lui sont parfois particulières et de son invention, et souvent elles sont communes aux conteurs d’une même région. La finale dont je donne ici la traduction est de l’invention de Garandel, et il s’en servait pour ses récits plaisants seulement.