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Page:Lyautey - Du role colonial de l armee, Armand Colin, 1900.djvu/12

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Le besoin des formules théoriques et l’amour des systèmes étant un des apanages de nos compatriotes, il suffit que la conversation s’ouvre entre « coloniaux » d’habits différents, pour aboutir presque toujours à une discussion passionnée sur les mérites respectifs du régime militaire ou du régime civil.

Or il ne nous semble pas que la question se pose ainsi sous la forme d’un dilemme.

Il est du reste à remarquer que la discussion en arrive très vite à des questions de personnes, chacun tirant argument à l’appui de sa thèse du gouverneur X… ou du gouverneur Y…, et ainsi, sans le vouloir, adversaires et partisans de chacun des deux systèmes apportent leur témoignage à la formule de notre choix. Et, en effet, c’est qu’aux colonies, c’est bien, moins la question de l’étiquette du régime qui importe que celle des « hommes ». C’est que, si, dans la métropole, les administrations, traditionnellement organisées, fonctionnent automatiquement et peuvent à la rigueur se passer d’hommes, — quelque temps, — aux colonies, au contraire, où l’imprévu est la règle et où la décision est la nécessité quotidienne, une formule domine toutes les autres, c’est the right man in the right place.

Or l’habit ne fait pas le… right man. Et, que