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Page:Lyautey - Du role colonial de l armee, Armand Colin, 1900.djvu/13

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l’habit du chef soit civil ou militaire, la chose est indifférente une fois l’homme bien choisi, — pour cette raison qu’il n’y a pas deux manières (j’entends bonnes) d’exercer le commandement colonial ; il y en a une ; et celle-là exige des qualités qui sont à la fois militaires et civiles, — ou, plus exactement, administratives.

Quelles sont donc les qualités caractéristiques du chef militaire ?

Est-ce seulement de savoir commander l’exercice et de connaître la lettre des règlements ? Ou bien est-ce le don naturel du commandement, la décision, L’activité communicative, la promptitude du coup d’œil, le sang-froid dans le péril ? Et, si elles sont telles, ne sont-elles pas nécessaires au chef colonial civil aussi.bien qu’au militaire ?

Et quelles sont les qualités qui doivent distinguer entre toutes l’administrateur colonial ?

Est-ce seulement la connaissance méticuleuse des décrets et circulaires, le souci scrupuleux de leur stricte application, est-ce le fétichisme du tchin, qui existe ailleurs qu’en Russie, l’état d’âme « fonctionnaire », en un mot ? Ou bien est-ce l’initiative, la soif des responsabilités, l’appel constant au bon sens, la passion du mieux, l’interprétation la plus large, la plus libérale des règlements et la volonté d’en subor-