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Page:Lyautey - Du role colonial de l armee, Armand Colin, 1900.djvu/31

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jardiniers, d’agriculteurs, tout portés, sans nouvelles dépenses de la métropole, pour être les premiers cadres de la mise en valeur coloniale, les premiers initiateurs des races que nous avons la mission providentielle d’ouvrir à la voie industrielle, agricole, économique, et, aussi, oui, il faut le dire, à une plus haute vie morale, à une vie plus complète.

Et combien cela est facile avec le cher soldat français, redevenu, une fois dispersé par un, par deux, parmi les villages malgaches, le paysan de France, l’ouvrier de France, avec tout ce que ces/mots comportent de qualités d’ordre, de prévoyance, d’ingéniosité et aussi d’endurance, de cordialité, de belle humeur.

Ah ! cette idée audacieuse de la dispersion de nos hommes à travers les populations indigènes, tolérée, que dis-je préconisée, ordonnée par le général Galliéni, que n’en avons-nous pas entendu dire par les gardiens des rites sacrés !

Or, les faits sont là.

Il me souvient d’avoir trouvé, dans un poste où je comptais établir le siège d’un commandement important, une compagnie d’infanterie de marine, épuisée par les trois années de campagne et d’insurrection, anémiée, oisive, incapable de fournir un service actif, mais d’ailleurs concentrée dans la main de son chef et accom-