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Page:Lyautey - Du role colonial de l armee, Armand Colin, 1900.djvu/35

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gration féminine ou d’obtenir de l’État des congés sans frais qui permettent à nos soldats libérables de venir se marier en France, l’essentiel est de réussir. Et si le problème trouve sa solution, si l’administration met tout en œuvre pour la faciliter, on est en droit de prévoir sur ce plateau central si sain de Madagascar la formation d’une race de petits colons de bon sang français, trempés, habitués à peu, tenant à ce sol qu’ils auront mis en œuvre, ayant gardé l’habitude héréditaire du fusil. Et, qui sait, ce sont peut-être des Boers français que l’on préparerait ainsi !


Nous n’avons, envisagé jusqu’ici que l’emploi colonial des troupes européennes. Sans remplir le même rôle, certaines troupes indigènes peuvent être, elles aussi, largement utilisées. C’est ainsi que, dans le haut Tonkin, les postes de tirailleurs tonkinois autour desquels se groupaient leurs familles, ont été, dans les régions dévastées par la piraterie, les premiers agents de reconstitution locale. Ils y ont formé, comme, l’indiquait la lettre de M. le gouverneur général Rousseau, précédemment citée, « une population provisoire à l’abri de laquelle se reconstituaient la population réelle et la remise en exploitation du sol ». C’est ainsi qu’à Mada-