Page:Lyautey - Du role colonial de l armee, Armand Colin, 1900.djvu/37

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mie que représente, pour les budgets coloniaux ou métropolitains, un tel emploi de nos soldats s’il est partout compris et pratiqué. A Madagascar, une centaine d’écoles où les petits Hovas commencent à parler couramment le français, organisées et dirigées par nos soldats ; des écoles professionnelles où les soldats contremaîtres ont formé des ouvriers, des chefs d’atelier même, parmi les indigènes dans des régions où il n’y avait aucune industrie, aucun ouvrier d’art ; des fermes-écoles où, sous la direction de soldats, s’apprend l’usage de nos instruments aratoires, où se fait l’expérimentation de nos graines et de nos cultures, et enfin les routes, les ponts, les constructions, dont les chefs de chantiers, les maçons, les briquetiers sont encore et toujours des soldats.

On se demande, ou plutôt la question est résolue, par cela même qu’elle est posée, comment, avec les ressources budgétaires à peu près nulles dont disposaient les commandants de cercles, une telle œuvre aurait pu être réalisée, si, à défaut du réservoir militaire, il avait fallu faire venir de France à grands frais ce personnel.

Que quelques abus puissent se produire parfois de la part des soldats ainsi livrés à eux-mêmes, c’est incontestable. Il n’y a point d’ins-