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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/115

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ce détail m’ennuie), il y avait dans ce grotesque cliquetis de quoi rire et de quoi gémir. Tous nos porte-rabats auraient eu besoin de coussin, tant ils avaient de service. Les carmes étaient trop attachés à leur corps pour ne pas soutenir la gageure, et ils furent les seuls fermes en selle. Le fermier général qui, comme ses confrères, ne baise qu’avec la bourse, ne se distingua que par son or ; mais il avait la ressource du coussin, et c’est cela seul qu’il m’importe de raconter. Les autres ne sont bons tout au plus qu’à faire des cas de conscience dont ils se jouent entre nos bras. Enfin, jusqu’ici, ils étaient au mieux ; mais leurs hautes œuvres étaient assez mauvaises pour nous.

Le fermier général, que j’appellerai milord parce qu’il l’était en bons écus sonnants, s’approche de la Culrond, qui venait de lui échoir en partage, et s’avise de lui porter la main sur ses jupes pour la parer.

— Doucement, milord, lui riposte la commère, qui était dessalée. Est-ce en or ? Est-ce en foutre que vous voulez me régaler ? Je veux composer avant que vous osiez me toucher du bout du doigt.

Milord, interdit, lui montre deux bourses ; l’une contenait de l’or ; il croyait l’autre pleine du précieux suc de l’amour.

— Prenez les deux, lui dit-il, elles vous appartiennent.

— Je prends l’or, reprit la rusée, et je vous laisse vos couilles. Ai-je tort ?

— Eh ! mais, princesse, repart-il, il faut épuiser les