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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/154

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— Jusqu’à la couchée, répond-elle en riant.

— J’espère, ma belle dame, la partager avec vous.

— Non pas, je ne couche point à l’auberge ; j’ai une maison d’ami.

— J’en suis pénétré ; j’aurais eu tant de plaisir à faire le rapport des charmes de cette servante avec les vôtres, qui me paraissent devoir éblouir les yeux.

— Il ne faut pas aller si loin, lui dis-je tout bas ; prenez ma place, monsieur, et vous serez satisfait.

Nous en changeâmes comme par délassement, et mon homme jouit de ce qu’il souhaitait.

— Ah ! madame, s’écrie-t-il à l’instant, que n’êtes-vous une servante d’auberge !

— Pourquoi cette exclamation ?

— C’est ! que je rendrais hommage à ce portique charmant dont je n’ai que la vue.

— Vous êtes un badin, dit-elle en feignant de lever la jambe pour lui donner un coup de pied.

Mon homme la lui retient adroitement, s’enhardit à glisser la main jusqu’à la porte du sanctuaire. Ce mouvement la fit pencher ; elle tombe au bas du siège, le cul sur son chauffe-pieds et ses jupes, retenues par le galant, sont sur son estomac.

— C’est là, s’écrie-t-il, ce qui est superbe ; me sera-t-il permis d’adorer, madame ?

— Vous êtes trop avancé, ajoutai-je, pour reculer. Prêtez-vous de bonne grâce, ma belle dame, aux caresses de cet aimable cavalier.

— Ah ! mais, mademoiselle, me répond-elle, auriez-vous cette complaisance ?