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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/155

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— Que cela ne vous inquiète pas, je voyagerai plus d’un jour avec monsieur.

Il m’embrassa pour me remercier et revint bientôt à l’objet présent de ses feux, en l’invitant à tirer elle-même son adorateur de sa prison.

De tels propos enflamment la femme la plus vertueuse. La dame contrefit la fâchée, eut de l’humeur, retint ses jupes à deux mains, balbutia et finit par dire que le lieu n’était pas commode pour ce voluptueux combat.

Ici je rappelai la scène originale du petit abbé avec la Culrond, et je la proposai aux deux amants ; elle fut acceptée, et mes cuisses servirent de tabouret. Il fallut les mettre à nu pour ne pas écorcher les belles fesses du cavalier, qui s’assit sur mes genoux. La dame, cottes en l’air et pièces étalées, l’embrasse avec ses jambes. Je prends d’une main le joli dieu qui bouillait, et de l’autre j’entr’ouvre la porte touffue de madame.

— Vous y voilà, dis-je alors ; ferme dans les boules, mes enfants.

Pour les exciter encore, je les faisais sauter sur mes genoux, comme une nourrice fait sauter son petit ; et chaque saut, que je n’épargnais pas, servait à les enfiler plus parfaitement. Bref, les pièces furent si bien unies que je ne pus réussir à insérer mon seul petit doigt entre les deux toisons.

L’on conçoit bien que le carrosse roulait, tandis que nos champions s’escrimaient avec tant de volupté. Nous arrivâmes un peu trop tôt pour leurs plaisirs. Il

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