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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/168

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en même temps que vous m’apprenez à les respecter en public. Je suivrai vos principes ; je les défendrai tout haut et ne communiquerai que secrètement avec eux. Vous m’avez annoncé une communion bien différente de celle qu’ils prêchent. Donnez-la, je vous prie. J’ai toujours désiré de m’instruire, et la leçon que j’attends de vous n’est pas la moins essentielle au plan du bien-être que j’espère goûter entre vos bras.

— Ma communion est simple, me dit-il. Selon les principes de la religion, elle unit un corps divin avec l’âme humaine, et il est bien outrageant pour un Dieu que l’on ose ainsi l’unir avec le néant. Je m’en tiens à mes maximes, et, d’après elles, la vraie communion est une commune union. Eh ! quelle union plus commune, plus respectable, plus désirable, que celle qu’indique la nature ? Celle-ci est facile à comprendre et à expliquer. Il ne faut que contempler les êtres qu’elle veut unir.

Tes jolis tétons, par exemple, s’unissent à moi ; j’en pompe le lait avec mes lèvres, et cette substance me nourrit. Ce fourreau ravissant que t’a donné le Créateur, et qui te force à me désirer, me porte aussi vers toi avec une impétuosité dictée par le grand maître et suivie par tous les êtres animés ; c’est donc pour obéir à mon Dieu que tu présentes à mes vœux le centre de tes appas. C’est donc pour suivre ses ordres que je plonge dans cette gaîne délicieuse le précieux glaive dont il m’a fait présent pour m’unir avec toi.

Voilà, ma chère, la véritable union. Elle est proportionnelle, puisqu’elle est de corps à corps ; puisqu’elle