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  Et le beau Colas des culottes.
  Cette seule réflexion,
  Fut la première question.
 — D’où vient cela ?… L’on n’ose se répondre,
  Et l’on craindrait de se confondre.
  Quelquefois Colas, en riant,
  Mettait la main sur le devant
 De l’innocente et craintive Isabelle.
 — Aimable fille ! ah ! que vous êtes belle !
Et la belle disait : — Monsieur, laissez cela ;
 Je vous en prie, ôtez la main de là.
 Le beau Colas avait de la décence,
  Et respectait son innocence.
Ce n’était qu’en tremblant qu’il y portait la main ;
 Mais constamment il suivait son dessein.
  Un jour, dans une matinée,
  Colas va voir sa dulcinée ;
  La belle était encore au lit,
  Et d’un mal cruel se plaignit.
  — Quel mal ? confiez-le, charmante.
  Au bas-ventre était sa douleur ;
 Et de Colas l’âme compatissante,
  Feignit pour elle d’avoir peur.
  — Voyons du mal quel est le siège ?
  Et pour lui tendre un nouveau piège,
  Il ose encor glisser sa main
 Sous sa chemise, au bord de son conin.
  — Vous m’impatientez, dit-elle.
  — Ne grondez pas, chère Isabelle.