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ARTICLE PREMIER

Modèle du pensionnat des nonnes


La mère maîtresse, bien différente de ces grogneuses qui m’avaient reçue au tour, me parut aimable : elle m’embrassa très affectueusement, m’appela sa fille, sa petite amie, et m’ajouta que, si je lui donnais autant de consolation que toute cette jeunesse qui était présente et avec laquelle j’allais vivre, j’aurais lieu de bénir mon sort et d’en souhaiter la durée.

Tandis que cette bonne mère faisait son sermon, qui me plut parce qu’il me parut court et raisonnable, mes yeux enfilèrent ceux d’une pensionnaire dont la figure m’intéressa. L’on sait que notre sort dépend souvent des premières impressions. Ce sont celles de la nature, et je les respecte : l’expérience justifie mon opinion, en attendant que de graves sorbonistes en décident, j’y tiens et j’ajoute que mon petit cœur me parla pour cette camarade, et que son cœur lui dit que je serais sa fidèle amie. Nous ne tardâmes pas à nous rapprocher,