Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/249

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  Il faudra de vernis l’enduire,
 Si vous ne voulez pas le faire cuire.
 — Je le réserve à Pâques, mon enfant ;
 De le manger alors il sera temps.
  Certain grivois du voisinage,
  Venait d’entendre ce propos :
  — Parbleu ! dit-il, belle, à propos
  Je troublerai votre ménage :
  Vous m’en donnez l’occasion ;
Oui, je veux succomber à la tentation.
  Le gars profite de l’absence
 De madame ; et, sous l’air de l’innocence,
  Fait pour imposer au plus fin,
Il vole à Mauricette : — Eh ! bonjour donc, la belle ;
  Sachez que Pâques je m’appelle,
  Et que l’on ma dit, ce matin,
  De m’adresser à la servante
  Qui doit me donner un jambon.
 — Ah ! ah ! c’est vous, monsieur ; cela m’enchante.
 — Oui, mais je veux m’assurer qu’il est bon.
  Il suffira que je le touche,
  Approchons la pierre de touche.
 De sa culotte, il tire dans l’instant,
  Un vit majestueux, charmant.
  — Qu’est donc cela ? dit Mauricette,
  Qui jamais n’avait vu de vit.
  — Eh ! mais, dit-il, c’est mon esprit.
 — Donnez-m’en donc, ajoute la fillette ;
  Vous me ferez bien du plaisir :