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  Et sous ses yeux un vit mollasse :
  C’était le vit du médecin.
 De la douleur les ris prennent la place,
  À l’aspect de ce bel engin ;
  Il se fait une heureuse crise.
 L’air concentré dans l’estomac de Lise,
  Se dilate et se porte au cul :
  La belle fait un pet dodu.
  L’assemblée à ce bruit de rire ;
  Lise de sauter dans son lit,
  Et toujours riante de dire :
  — Docteur, cachez donc votre vit !
  — Le cacher ! répond-il, madame ;
  Soit fait : il vous a rendu l’âme :
 Mais apprenez que ce grand médecin
Ne pourra la sceller que dans votre conin.
 Ce mot galant chatouilla la cuvette
 De la malade et la mit en goguette.
  — Oh ! parbleu, monsieur le docteur,
  Dit-elle, vous êtes fouteur,
 Je le crois bien ; mais je n’ai pas d’envie
De festoyer un vit en bonne compagnie.
 Je dois au vôtre une ample guérison,
Par contraste, écoutez l’effet d’un joli con :
  L’an dernier, je fus en campagne :
C’est là que le plaisir toujours nous accompagne.
 Un beau matin, je pris un déjeuner,
 Gras, succulent, chez Lucas, mon fermier.
  Tantôt debout, tantôt assise,