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de nos appas réciproques. Pour ma mémoire, elle n’hérita que de quelques mots qui me firent rougir pendant une minute pour m’amuser pendant vingt ans. Advint enfin la nuit célèbre qui devait consacrer nos essais, me donner le plan du plaisir, dont elle avait nourri mon espoir, et la précieuse image de l’optimisme le plus démontré.

Vers minuit, elle se lève, allume une chandelle, ouvre mes rideaux.

— Or sus ! Lyndamine, dit-elle en me frappant rudement sur les épaules, profitons du temps, ma belle, nous dormirons demain.

Au même instant, elle jette hors du lit les couvertures et les draps. Je me lève à ses ordres, je la prie de commander l’exercice. Avais-je aucun titre pour contester à ma maîtresse tous ses droits ?

— Ouvre les yeux, dit-elle, et fais exactement ce que je vais faire.

Elle quitte sa chemise, je quitte aussi la mienne ; elle s’approche les bras étendus, j’en fais autant ; elle m’embrasse d’abord et laisse tomber une de ses mains sur mes fesses et l’autre sur mon ventre ; ma main droite est aussitôt entre ses cuisses et ma gauche à son derrière : elle saisit à tâtons l’embouchure du sanctuaire de l’amour ; je parviens à mettre un doigt sur le limbe de son charmant portique ; elle essaie d’entr’ouvrir le canal ; je fais la même tentative ; un premier chatouillement nous fait faire le même mouvement de derrière en avant ; et peu s’en fallut qu’en voulant rire les pièces fussent ensanglantées.