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son ; tu sais ce qu’il nous faut ; et ma chère Lyndamine va se parer de tous ses charmes pour te recevoir.

Émilie, en même temps, décroche mes jupes, les fait tomber et se dispose pour la même cérémonie. Je n’en savais pas encore le rituel. Je ne fus frappée que par quelques mouvements convulsifs qui de temps en temps, relevaient le devant de la chemise de Nelson ; et je n’osais en parler, lorsque Émilie m’adressa la parole :

— Lyndamine, dit-elle, je t’ai promis de te faire goûter du suc d’un instrument fait exprès pour enchanter une jolie fille. Nelson possède ce précieux bijou. Le voi-tu qui se redresse ? s’écrie-t-elle en relevant la chemise de son brave cavalier.

Je fus émerveillée à cet aspect. Du centre d’une perruque large et touffue sortait un dard enflammé qui…

— Prends-le vite, ajouta-t-elle, je vais le diriger.

La vive femelle le saisit aux fesses et je m’empare de l’aiguille. Oh ! ce n’est pas sans raison que l’on dit que la main d’une femme est une espèce de gril qui fait revenir les chairs. À peine eus-je en main cette jolie pièce, que recouvrait encore son ample bosquet, qu’elle devint longue, grosse, raide, bourgeonnée, magnifique. C’était une lance menaçante qui me fit tressaillir.

— Hé ! mais… peste de la sotte ! s’écrie Émilie en colère.

Elle s’élance sur moi, par derrière, m’entraîne sur le bord du lit, enlace mes jambes dans les siennes et marque le but à Nelson.