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PARAGRAPHE II

Anecdote de Julie avec le commis.


— Pas trop, dit-elle ; je vous ai déjà dit que ces seigneurs-là sont anéantis. Voulez-vous du détail ? en voici…

Monseigneur, à mon arrivée, était plongé dans un bain aromatique ; il en sortit pour me recevoir ; toutes les pièces dont j’avais besoin étaient imprégnées d’odeur. Son pauvre vit n’en était pas plus noble. Pour lui donner de la vigueur, il m’a fait passer sous ses yeux, dans un autre bain, qu’il m’avait fait préparer, et m’a priée de ne lui cacher aucun de mes charmes. Il s’est lui-même chargé d’ôter mes jupes et ma chemise, et m’a frottée dans le bain depuis le nombril jusqu’au croupion. Ô douleur, tous ces préludes ne retendaient pas ses ressorts usés.

« — Essayons, me dit-il, d’un moyen que j’ai imaginé ; si tu réussis à me faire bander, je te donne pour ta part dix louis. Sois donc assez complaisante pour te prêter à toutes les scènes dont je veux goûter ; tu vois que ton profit en dépend. »

Monseigneur se met le derrière sur un fauteuil assez haut pour ma taille, me fait approcher la tête et les mains, place son vilain vit sur ma bouche et m’en remet les flasques agrès. J’ai eu beau les patiner, frotter l’ou-