Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/113

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les par légions, car cette ville est dans l’Achaie, où les femmes sont si belles ! Pour Lesbos, l’Ionie, la Carie et Rhodes, marque deux mille amours. — Que dis·tu? — Marque donc toujours; il y a de la place encore sur la cire, et je n’ai rien dit des amours de Syrie et de Canope, ni de Crète, cette ile où tout abonde , et dans les cent villes de laquelle l’Amour va célebrant ses mystères. Voudrais·tu , bien y ajouter encore tous les amours de mon cœur, et ceux au-delà de Cadix , et ceux au·delà de la Bactriane, et ceux au·delà des Indes?


xxxiii. SUR L'HIRONDELLE.


Aimable hirondelle , chaque année, à ton retour, tu tresses ton nid dans la belle saison, et, l’hiver, tu retournes ou sur les rives du Nil, ou dans Memphis. Mais c’est l’Amour qui en tout temps tresse son nid dans mon coeur. C'est un tout petit Cupidon qui essaie ses ailes; c'en est un autre dans la coquille encore ; puis c’en est un autre éclos à demi. Ce n'est qu'un cri continuel de petits qui ouvrent la bouche. Parmi eux les plus grands nourrissent les petits qui bientôt élevés en enfantent d‘autres à leur tour De quel moyen me servir ? Car je ne puis mettre hors de mon cœur tous ces amours.


xxxiv. SUR UNE JEUNE FILLE.


Ne me fuis pas à la vue de ma chevelure blanche ; parce- que tu es dans la fleur de ta jeune saison, ne dédaigne pas ma vive ardeur. Vois combien ont de graces dans les couronnes des lis blancs enlacés à des roses.


xxxv. SUR UN TABLEAU REPRÉSENTANT EUROPE.


Ce taureau, jeune homme, me semble être Jupiter, car il porte sur son dos une jeune Sidonienne ; il traverse