Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/140

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l26 VIE DE SAPPHO. sent qu’entralnée par l‘ascendant du poëte Aleée, son amiet son compatriotejelle sengagéà dans une conspiration contre Pitta- cus, qui régnait alors il Lesbos; que Pentreprîse échoua, et qu`elle fut obligée de s`enfuir en Sicile.^Une inscription trouvée sur un marbre de Paros a servi de premier motif ai ce roman ingénieux. L`épithète de plwgoum ( fugitiee , eziléc ) , a fait présumer qu’elle s'était enfuie en Sicile, soit pour suivre Phtfon, qu`elle aimait, soit pour se dérober à Pittacus qu’elle avait en vain es- sayé de renverser du trône. Elle se serait donc réfugiée en Sicile avec quelques habitants mitylèniens, et c’est pour conserver le souvenir de son séjour dans cette île que les Siciliens lui érige- rent une statue, enlevée depuis du Prytanée de Syracuse par la rapaeité de Verres. ` D’autrcs, d`apris un fragment d’l-lermésianax, poëte cité par Athénée, ont attribué à Sappho un tendre penchant pour Ana-4 creep; mais ce synchronisme des deux poëtes de l’anlour"est dé- menti par les laits. Sappho vivait sous Alyatte, père de Crésus, et Anacréon sous Cyrus et Polycrate. ll en est enlln qui ont voulu que cette llaison ait existé entre elle et son contemporain Alcée. Un fragment de Sappho et un dialogue en vers qui nous a été conservé par Aristote dans sa Rhétorique peuvent seuls appuyer qette opinion. Voicl les vers l cités par Aristote 2 xtciit. i Je voudrais pouvoir mtxpliquer, mais la honte m’arrète. U txrrno. · l votre front n’aurait pas zi rougir si votre cœur n’était pas coupable., / Quoi qu’ll en soit,Sappho ai fait un grand nombre d’otles; dûêpigrgmmes, d'élégies, d'épithalames; il ne nous reste d’elle que p quelques rares morceaux et des fragments épars dans les œuvres .de Denys d‘Halicarnasse et dans lblnthologie. Les rhéteurs, les gtammairiens, les lexicographes nous ont conservé quelques vers I épars qui nous font vivement regretter des pertes nombreuseset irréparables. Elle zi inventé le rhythme appelé de son nom nap- phîâue , un mode de cadence appelé mixalydtcn employé snr- tout dans les tragédies, et une sorte de lyre nommée pcclta ou magddis dont Anticréon tit usage tprès elle. Sapplio, quelque appelée balle par Socrate, était petite et brune. l ,