Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/197

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de la course des chars: c’est Théron que je veux célébrer aujourdhui. Hôte juste et magnifique , colonne d’Agrigente’, qu’il est digne de gouverner-, il s’élève , comme une fleur brillante, sur la tige illustre dont il est le rejeton.

Après bien des revers, ses aïeux s’établirent eniin près du fleuve sacré qui baigne les murs d’Agrigente , et devinrent le flambeau de la Sicile. La fortune , pendant le reste de leur vie , les combla de bienfaits ; et les richesses, jointes au crédit, rehaussèrent l’éclat de leurs vertus naturelles.

Fils immortel de Saturne et de Rhée, ô toi qui, du haut du trône de l’0lympe, souris aux vainqueurs qui se couvrent de gloire sur les bords de l’Alphée , et te réjouis de mes chants, je t’implore pour les descendants de tant de héros. Puisse ta bienveillance leur conserver toujours la possession de la terre où ils ont reçu le jour !

Les actions passées, justes ou injustes, sont irrévocablement consommées, et le Temps, père de toutes choses, ne pourrait lui—même les anéantir“; mais un sort prospère peut les faire oublier. Quand un dieu propice nous envoie

l'exhalaison infectait l’alr. Hercule en vint à bout en y faisant passer les eaux de l'Alphèe, qu’il détourna, et tua ensuite Augtas, parcequ’il lui refusait son salaire. (apollod., llh. ll, p. oz. ·- Paus., lib. V, p. 148.) i ·

Agrigente, ville de Sicile, située sur un fleuve du même nom. Elle fut fondée par une colonie d'habitants de Gela, ville de Sicile. (Thucyd., lib. VI. — Strab., lib. VI.)

  • Pendant la guerre entre Hiéron et Theron , Thrasldée, frère de ce dernier, comrnandalt t ilimèrc. Les hshltsnts tie cette ville, irrite: de ses

vexations, se révoltèrent contre lui, et olïrirent rl Hiéron leurs secours contre Theron. Le roi de Syracuse tit semblant d’aecepter leurs offres, et bientôt découvrit leur trahison à Theron. Celui-ci, pour se venger, fit mourir tous lei habitants considérables d’Himére, au point qu’il fut obligé ly envoyer une colonie pour la repeupler. (ttlod. slc., p. ue.) M. Vauvillers croit avec raison que Theron, qui jusque li avait été bon, humain et généreux, se repentit d’avoir fait couler tant de sang dans un premier mouvement de colere, et que Plndare cherche al le remettre en paix avec lui-meme, en lui taisent voir, par Fexemple de ses ancêtres, que les actions des hommes sont déterminées par une aveugle fatalité.