Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/261

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’ LES PYTHIQUES. _ 247 et roulent plus rapides que les vents déchaînés. Mais à l l’approche du vaisseau des demi-dieux, elles s’arretent l immobiles et perdent la vie. Enfin ils entrent dans le l fleuve du Phase, et livrent un combat sanglant aux terri- bles Colchidiens, près du palais même d’Etes. Cependant la déesse qui lance des traits sisubtils dans l les cœurs, la divine Cypris, portant sur son char aux roues brillantes cet oiseau‘ merveilleux que l’amour em- ploie pour composer ses philtres séduisants, le donne aux hommes qui l’avaient ignoréjusqu'alors, et enseigne au sage fils d’Eson les charmes puissants dont il lui faut ‘ faire usage pour eter àMédée le respect qu’elle doit à son pere, et inspirer a son cœur, dompté par la persuasion, un desir ardent de voir les belles contrées de la Grece. Bientot l’evénement justifie la force des enchantements de Jason et manifeste la passion de Médée. Elle compose avec de l’huile et des substances précieuses un mélange salutaire qui, répandu sur le corps de son amant, le rend insensible à la douleur. lls se sont mutuellement promis de couronner leur amour par un doux hyménée. l L’épreuve fatale va commencer. Etes place dans un , vaste champ une charrue de diamant, et y attelle seul l deux taureaux qui vomissent le feu de leur bouche en- , e tlammée, et dont les pieds d’airain frappent et creusent · t la terre. Il les presse; et la glebe déchirée, se soulevant ” derrière eux, laisse voir des sillons d’une prodigieuse pro- ' fondeur. ll dit ensuite : ·« Que le héros qui commande ce « vaisseau trace un pareil sillon, et je consentirai qu’il · ·· emporte cette fameuse toison qui brille d’un or pur·. » Ainsi parla Etes. Jason, soutenu par un dieu, jette son V manteau de pourpre et commence l’ouvrage. Les feux que soulllent sur lui les taureaux ne le troublent pas. instruit par son amante habile dans l’art des enchantements, , l Le hochequeue. Ce petit oiseau, appelé Bergère par les habitants de la campagne, à cause de son assi 'uité L suivre les troupeaux, était l dédié a \'éuus,et ou l’«·mployuit dans la s ruchantemeuts de la magie. l