Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/283

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I · LES PYTHIQUES. 269 'bli un orade infaillible sous le nom d'oracle Isménien. Illustres nymphes, fllles d’Harmonie, Melia vous invite à vous réunir dans son palais pour chanter ensemble sur le soir la divine Thémis et Delphes, source de jugements équitables, et pour célébrer 'l`hèbes aux sept portes, et ce combat fameux de Cyrrha, où Thrasydée a renouvelé la mémoire de ses pères, et décoré sa maison d’une troi- sième couronne, par sa victolre dans les riches campagnes où naquit Pylade. Pyladel ami généreux! tu t‘es immortalisé par ta ten- dresse pour le Lacédémonien Oreste, prince infortuné, que sa nourrice Arsinoé déroba aux funestes embûches qui en-» touraient son enfance, quand son père tomba sous les coups de Clytemnestre, quand la fille de Priam, la belle Cassan- dre, descendit, avec Agamemnon, sur les rives sombres de · l’Achéron, frappée comme lui par une femme impitoyable. Meurtre atïreuxl Cruel ressentiment! qu’excita dans le cœurde Clytemnestre la mort d'lphigénie, immolée loin de sa patrie, sur les bords de l’Euripe, ou peut—être la honte de ces infàmos amours qu’elle portait la nuit dans un lit étranger, et la crainte de ne· pouvoir cacher un crime que de jeunes époux ne sauraient pardonner; crainte légitime, car la langue du médisant attaque surtout l’homme puissant dont l’opulence excite l'envie et fait frémir tout bas l'indigent. Ainsi périt dans Sparte le fier Agamemnon avec la vierge Cassandre, célèbre par ses oracles, après être revenu de ce long siége, où, pour venger Hélène, il réduisit Troie en cendre, et enleva la riche dépouille de ses palais. Ce- pendant le jeune Oreste. son fils, se réfugia chez le vieil- lard Strophius, qui habitait au pied du Parnasse; et bien- tôt de retour dans sa patrie, il imrnola sa mère et le perfide Egisthe aux mànes de son père. Mais pourquoi, 6 mes amis! quitter la route ou je suis entré d’abord‘? Pourquoi porter çà et là, loin du but, mes pas incertains? Est-ce quelque vent importun qui m’a dé- 23. J l