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DOUZIÈME PYTHIQUE.

POUR MIDAS

D’AGRIGENTE, JOUEUR DE FLUTE.

Séjour chéri de Proserpine, Agrigente , reine des cités, , toi qui t’éEves comme une colonne inébranlable sur les riches bords du fleuve qui porte ton nom, agrée la couronne que la bienveillance des hommes et des dieux a fait obtenir dans Pytho a l’illustre Midas; reçois le vainqueur lui-même : il a surpasse les Grecs dans cet art divin qu‘inventa jadis la guerrière Pallas, pour imiter les affreux gémissements des Gorgones et les sifflements horribles que poussèrent les serpents entrelacés sur leurs tetes, lorsque Persée, les plongeant dans un deuil éternel, donna la mort à Méduse leur troisième sœur, et porta sa tète , instrument de mort, dans la maritime Sériphe. Ainsi périrent les monstrueux enfants du divin Phorcus’, sous les coups du héros que mit au jour Danae fécondée par une pluie d‘or; ainsi Persée paya d’un juste retour l’odieuse hospitalité qu’il avait reçue chez Polydecte, et rompit les liens de l'esclavage et de l’hymen forcé de sa mère, après avoir enlevé la tète hideuse de Méduse.

Quand la vierge Pallas eut délivré de ces travaux et de ces dangers le mortel qu’elle cbérissait, elle inventa’ les sons variés de la flûte, pour imiter les cris et les gémissements que poussait la féroce Euryale de sa bouche avide de sang. Bientôt elle en fit présent aux mortels, après lui avoir donné un nom qui rappelait son origine. Ses sons belliqueux excitent les peuples aux combats, et le souffle qui l’anime, modifié par l‘airain et par les joncs flexibles dont elle est formée, produit une douce mélo-

  • Midas d’Agrigente vainquit, la vingt-quatrième et la vingt-cinquième pythiade.

Père des Gorgones.