Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/416

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602 rusocnirz. cieux parler! quel sauvage maintien! que cette barbe est bien tenue! la belle chevelure! Tes lèvres ont la pàleur d’un fiévreux, tes mains sont rudes et noires; quelle pnanteurl Allons, retire-toi, tu infectes l'air que je respire. xa Elle dit, crache trois fois dans son sein, me mesure dé- daigueusement de la tête aux pieds, murmure entre ses dents et me lance un regard de travers. Fière de sa beauté, , le sourire du mépris errait sur ses lèvres. Soudain mon , sang bouillonue dans mes veines, le dépit colore mon V visage comme la rosée du matin colore la rose nouvelle. Enfin elle s’éloigne; mais je porte toujours gravé dans l mon cœur le souvenir de Pouttage de cette insolente l courtisane. Bergers, dîtes la vérité, n’ai-je plus d’attraits T Un dieu jaloux m‘aurait-il changé en un autre homme? La fleur de la beauté brillait sur mon visage , et ma barbe parait mon menton, tel le lierre pare la tige qu’il embrasse ;mes cheveux flottaient autour de ma téte , comme im essaim · d’abeilles voltige autour de sa ruche; de noirs sourcils rehaussaient la blancheur de mon front; mes yeux étaient plus bleus que les yeux de Pallas; ma bouche ne le cé- dait pas en fraîcheur au lait pressuré, et ma voix avait la _ douceur du miel. Mon chant est plein d'harmonie , et je sais tirer des sons mélodieux de la flûte , du pipeau , du syrinx, du hautbois. A Sur nos montagnes, toutes les bergères disent que je euis beau, toutes veulent m‘aimer; mais les femmes dela . ville m’évîlent parceque je suis pasteur : elles ne songent pas sans doute que l'aimable Bacchus fut berger; elles ignorent que Vénus, enflammée d’amour pour un pasteur, garda elIe·mème des troupeaux sur les monts phrygîens, qu’elle aima Adonis dans les forêts et qu’elle le pleura · dans les forêts. s ’ ` Que fut Endymion ‘? ne futeil pas un simple pâtre? Ce- pendant Phébé l'aima, tout pâtre qu'il était, et, désertant