Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/437

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IDYLLES. 423 ‘ doublés. Bientôt`les bœufs remplissent leurs étables, et les brebis inondent leurs bergeries. j ` Quelque nombreux que soient les serviteurs autour de ces troupeaux, aucun ne reste oisif, aucun ne manque d'ouvr·age. L’un attache des entraves aux pieds des gé- nisses pour les traire plus commodément , l'autre met les jeunes nourrissons sous leurs mères pour sucer le lait pur dont sont remplies leurs pendantes mamelles; celui-· ç ci porte le] lait dans un autre vase , celui-là pétrit un fro—· j mage onctueux , d’autres séparent les troupeaux des gé- · , nisses. I , Augias parcourait les étables, les examinait toutes en t détail, et calculait le produit du travail des pasteurs. · Son fils et le sage Hercule accompagnaient le roi parcou- q rant ses immenses domaines. Quoique le fils d’Amphi- ” tryon eût un cœur ferme et inébranlable que jamais rien n’étonna, il ne put voir toutefois sans surprise ces in- . nombrables troupeaux. En effet, jamais personne n‘eût dit, personne n’eût imagine `que tant de biens appartins— p sent à un seul homme. Dix rois, les plus riches en trou- peaux , n’auraient pu, les réunissant, égaler ceux de ce prince. Le Soleil accordaà son fils d’étre de tous les mor- tels le plus riche en troupeaux, et tous les jours il les faisait croître et multiplier. Jamais de ces maladies_con— } tagieuses qui détruisent les troupeaux et causent le dés- ¥ espoir des pasteurs; aussi tous les ans ses bœufs crois- saient et amélioraient leur race; toutes les génisses étaient fécondes , et produisaient plus de femelles que de mâles. Au milieu d’elles marchaient trois cents taureaux aux pieds blancs, aux cornes recourbées, et deux cents autres au poil rouge ont déja rendu fécondes les génisses. Parmi eux, douze autres taureaux consacrés au Soleil et blancs comme des cygnes, les surpassjent tous par leur j haute stature. Fiers de leur beauté, ils forment untrou- p peau à part, et paissent une herbe toujours verte dans de gras pâturages. · Quand du fond d’un bois des bêtes féroces