Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/443

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sa cuisse au sortir du sein de sa mère sur le neigeux Dracan ! Honneur à la belle Sémélé et à ses sœurs, filles de Cadmus, tant célébrées par les héroïnes ! Bacchus lui-même conduisit leurs mains vengeresses contre un coupable, Qui oserait condamner les actions des dieux ?

XXVII. DAPHNIS ET UNE BERGÈRE.

Entretien entre Daphnis et une jeune bergère qui après une faible résistance, se rend aux vœux de son amant.

LA BERGÈRE.

Pâris, quoique berger, enleva la sage Hélène,

DAPHNIS.

Et moi, c'est parce que je suis berger que mon Hélène m’embrasse.

LA BERGÈRE.

Moins d'orgueil, jeune indiscret ; un simple baiser n’est rien.

DAPHNIS.

Un simple baiser a mille charmes.

LA BERGÈRE.

Eh bien ! j’essuie mes lèvres et j’en efface ton baiser,

DAPHNIS.

Tu l’effaces ! Laisse-mi donc t'en donner un autre.

LA BERGÈRE.

Va baiser tes génisses ; respecte une fille encore pure.

DAPHNIS.

Moins d’orgueil : jeunesse passe comme un songe.

LA BERGÈRE.

Le raisin sec conserve sa saveur, et l’on cueille encore le rose flétrie.

DAPHNIS.

Viens sous ces oliviers sauvages ; j'ai deux mots à te dire.