Aller au contenu

Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/593

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Sappho; mais dans l’esprit des sages ses vers sont immortels.

clv. SUR ERYNNE.

De Léonidas.

La mort a enlevé Érynne avant l’hymen ; douce vierge qui, comme une abeille, savourait les fleurs des Muses. Tu le sus, Achéron, et tu en fus jaloux.

clvi. SUR LA MÊME.

D’Antipater.

Érynne a peu écrit, et ses vers sont rares; mais les Muses ont agréé ses poésies, quoique peu abondantes; aussi sa mémoire vivra-t-elle : elle ne disparaîtra pas sous l’aile noire d’une nuit profonde. Quant à nous, ô étranger! myriade de poétes modernes, nous nous tairons dans l’oubli. Le léger chant du cygne vaut mieux que le croassement des geais qui s’éteint dans les épaisses nuées.

clvii. SUR LA TOMBE D'UN BERGER.

De Léonidas.

Pasteurs qui errez sur les flancs de cette montagne en conduisant vos brebis velues et vos chevreaux, accordez à Clitagore la prompte aumône d’une tombe, par respect pour Proserpine la Terrestre. Que les brebis viennent bêler sur la pierre de mon sépulcre; que les bergers viennent y chanter de doux chants pendant que leurs troupeaux paissent alentour. Que les villageois couronnent ma tombe de la première fleur qui an printemps nouveau s’élève dans les champs; et que quelqu’un, comprimant la mamelle pleine encore d’une brebis, vienne y répandre son lait. Les Graces accordent des récompenses à ceux qui honorent la cendre des morts.