Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/98

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st Auacnùou. où Polycrate était tyran de Samoa, et`l'nsurpateur Hipparque, roi d'Athènes. Cet acte_de naissance nous u été transmis par Eusebe. Chose étrange! cette ame de poète, indilférentc à toute espèce de gloire, se montra a une époque toute constellée de noms gigantesques, des Pisistrates, des Amasis, des Cyrus, des Camhyses. C'est a son doux éclat et a sa sérénité qu’on la re- connaissait. En ce temps aussi Pythagore de Samos remplissait la Grande-Grèce de sa renommée. Le sobre et silencieux philo- sophe honora d’une amitié particulière le chantre de la vendange l et du plaisir. Quel plus bel éloge pour le poête et le citoyen? Du jour qu‘Anacréon eut chanté son hymne admirable de Vérins Anadyomène, la mère des Amours sortant de I'onde, il n‘y eut point une barque sur les mers de la Grèce qui ne retentit des chansons du` vieillard ionien. Bientot les échos des rochers et des iles les porterent sur le continent. Déja Polycrate, dans sen palais de Semos, avait donné un brillant asile au poète, bientot si intime avec ce prince, selon le témoignage d'Hér0dote, qu’il siégeait à son coté durant l‘audience qui fut donnée au héraut d’0roetes, satrape de Serdes. Plus tard, autant pour charmer le _ peuple que la cour atbénienne, si avides de nouveautes, et dont les chefs-d‘œuvre d’Eschyle, d’Euripide et de Sophocle, d’Aristophane et de (lritinus, n’avaient point enooreexcité la terreur, la pitié ou le rire, Pisistratc tit équiper une galère acinquante rames et aux mats dorés, qui partit et lui amena Pbeureux poète. l Platon raconte ce fait dans son Hipparque. Anacréon, debout · sur la poupe, la barbe parfumée, le front couronné de roses, la n coupe à la main, ne semblait-il pas le dieu du plaisir faisant des libations sacrées à la mer Egée, inconstante Néréide a laquelle i Byron • donne une longue robe nuancée de saphirs et d’or, ondoyante aux zéphyrs? , Jusque-la nous n`avons considéré Anacréon que comme un ' i voluptueux, un poëte, u_n philosophe, si l’on veut, qui se hate n , d’user toutes les jouissances matérielles de cette vie si brève, pa- ' reil a l‘une de ces éphémères qui naissent, se bercent et meu- ' rent dans un rayon de soleil; mais il est loin d'en ètre ainsi. ' l _ • Again his wave: in mllder tlntvunlbld ` ) Their long array ol' sapphire ami of gold. r . Tho Gomiir, cant ill.