Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/109

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de violence qu’on aura peine à croire. L’épouse de Polémarque avoir des pendants d’or qu’elle avait apportés dans la maison de son mari, Mélobius les lui arracha des oreilles. [20] Enfin, ils ne nous firent grâce d’aucune partie de notre fortune, et nous persécutèrent pour s’emparer de nos biens comme si nous eussions provoqué leur haine par les injures les plus atroces.

Mais, je le demande, méritions-nous d’éprouver de pareils traitements ? Nous avions rempli toutes les charges publiques, fourni plusieurs contributions, exécuté fidèlement tous les ordres du peuple, prudents et retenus, attentifs à ne nous pas faire d’ennemis, empressés à racheter vos prisonniers, nous étions, en un mot, quoique étrangers domiciliés, bien différents de ce qu’étaient les Trente à la tête des affaires. [21] Que de citoyens leur cruauté tyrannique n’a-t-elle pas obligés de chercher un asile chez l’ennemi ! combien n’en ont-ils pas fait mourir injustement et laissé sans sépulture ! combien n’en ont-ils pas privé, contre toute règle, des droits et des privilèges communs ! combien de filles près d’être mariées n’ont-ils pas frustrées d’un établissement convenable ! [22] et tel est l’excès de leur audace, qu’ils se présentent même pour se justifier ; ils osent soutenir qu’ils n’ont agi ni contre l’honneur ni contre la vertu. Eh ! plût aux dieux