Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/125

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avec Théramène, il travaillait à les abattre. Je trouve que ces deux hommes ne se ressemblent guère. [64] L’un rétablit nos murs en dépit des Lacédémoniens, et l’autre les détruisit contre le vœu de ses compatriotes. Ainsi l’ordre est renversé parmi nous. Il faudrait perdre les amis de Théramène, et n’épargner que ceux qui ont tenu une conduite toute différente de la sienne ; et je vois qu’on cherche à se justifier en citant le nom de cet homme, je vois que ses amis les plus intimes prétendent obtenir par-là de la considération, comme si conjointement avec lui ils eussent fait beaucoup de bien à l’état, et qu’au contraire ils ne lui eussent pas causé les plus affreux dommages. [65] C’est lui qui, en vous conseillant le gouvernement des Quatre-cents [1], fut le principal auteur de la première oligarchie. Son père, un des chefs du sénat, s’employait pour cette manœuvre ; il fit élire général son fils, qui passait pour être le plus attaché

  1. Dans les troubles d’Athènes, quatre cents citoyens furent choisis pour gouverner l’état. Ils ne tardèrent pas à abuser de leur pouvoir, dont ils furent dépouillés. — Pisandre et Callèschre étaient deux des principaux d’Athènes. Il en est parlé plusieurs fois dans les discours de Lysias, surtout de Pisandre.