Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/166

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dû obtenir de vous quelque faveur, plutôt que d'avoir à courir de tels risques sur des imputations pareilles. Mais, grâce aux gens mal intentionnés, les plus innocents se trouvent dans des situations aussi critiques que les plus coupables. [3] Vous, Athéniens, pourriez-vous ajouter foi à des rapports d'esclaves, et tenir pour suspectes les raisons des défenseurs de Callias ?

Faites attention, je vous prie, que celui pour lequel je parle ne fut jamais cité en justice par aucun particulier ni magistrat ; que depuis qu'il habite cette ville, il vous a rendu nombre de services ; et qu'il a vécu sans reproche jusqu'à ce jour : tandis que les esclaves qui le dénoncent se sont livrés jusqu'ici à toute sorte d'excès, et qu'après avoir essayé de faire tout le mal qui était en leur pouvoir, ils sollicitent aujourd'hui leur liberté, comme s'ils vous eussent rendu quelque important service. Je ne suis nullement surpris de leur audace. [4] Ils savent que, s'ils sont convaincus de mensonge, ils n'ont rien à perdre ; et que, s'ils parviennent à vous tromper, ils seront délivrés de leurs maux actuels. Toutefois, ce ne sont pas des gens qui ne parlent contre autrui que pour en tirer de grands avantages, qu'on doit regarder comme des accusateurs ou des témoins sûrs, mais plutôt ceux qui s'exposent à des risques pour servir l'état.