Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/176

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fois les accusés y être déclarés innocents. On doit donc agir différemment à l’égard de ceux qui nient et à l’égard de ceux qui avouent.

[15] Tout homme qui, avec un mauvais dessein en a blessé un autre à la tête, au visage, aux pieds, aux mains, ou à quelque autre partie du corps, les lois de l’Aréopage veulent qu’il s’éloigne de la ville où réside l’homme blessé ; et, supposé qu’il y revienne, il sera dénoncé et puni de mort. Et vous, vous n’empêcherez pas d’entrer dans les temples, ou vous ne punirez pas s’il y entre, un homme qui a mutilé les images des dieux ! Une telle inconséquence serait révoltante. Cependant, il est utile et juste de veiller à la conservation des choses saintes, qui peuvent faire votre bonheur ou votre malheur. [16] Nous apprenons que plusieurs peuples de la Grèce interdisent l’entrée de leurs temples à quelques citoyens d’Athènes pour les impiétés qu’ils ont commises dans cette ville : et vous, que le délit touche directement, vous vous montreriez moins fidèles que les autres au maintien de vos usages religieux !

[17] Andocide est bien plus criminel que Diagoras de Mélos[1]. Diagoras n’a violé que par des discours les choses saintes et les fêtes

  1. Diagoras, originaire de Mélos, petite ville de Grèce, était venu s’établir à Athènes, où il se mit à enseigner l’athéisme. On lui intenta procès sur sa mauvaise doctrine. Il se sauva par la suite, et évita le supplice ; mais il ne put éviter la flétrissure de la sentence qui le condamnait à mort. Les Athéniens eurent tant d’horreur pour les principes impies qu’il débitait qu’ils allèrent jusqu’à mettre sa tête à prix, et à promettre un talent de récompense pour celui qui le leur livrerait mort ou vif.