Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/211

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une amende, malgré la disposition de la loi qui ne défend de parler mal d’un magistrat que dans le tribunal. Ils me condamnèrent à une somme dont ils n’osèrent poursuivre le paiement ; mais quelque temps avant de sortir de charge, ils m’inscrivirent comme débiteur du trésor sur une tablette qu’ils remirent aux questeurs[1]. [7] Telles furent les manœuvres de mes ennemis. Les questeurs, qui étaient dans des sentiments bien différents, interrogèrent ceux qui leur avaient remis la tablette, pour savoir le motifs de la condamnation. Quand ils surent ce qui s’était passé, et qu’ils virent les injustices qu’on m’avait faites, ils voulurent d’abord engager mes adversaires à révoquer la sentence, leur représentant combien peu il était convenable d’inscrire des citoyens comme débiteurs du trésor par un motifs de haine. Mais, comme ils ne pouvaient rien obtenir, ils révoquèrent eux-mêmes l’amende[2], aux risques d’être attaqués devant les juges, [8] Vous savez, Athéniens, que la sentence prononcée contre moi a été annulée par les questeurs. Dénoncé aujourd’hui en justice, et obligé de me justifier juridiquement, je vais citer des lois, et fournir des preuves juridiques. Greffier, prenez la loi, et faites paraître les témoins.

  1. Magistrat romain chargé, dans les armées ou dans les provinces, de l’administration des finances. (définition du wiktionnaire)
  2. On voit aussi dans Pollux, L. VIII, chap. IX, que les questeurs avoient droit de révoquer les amendes imposées par les magistrats.