Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/210

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vous apprendre comment j’ai été inscrit débiteur du trésor.

J’étais revenu à Athènes l’avant dernière année et il n’y avait pas deux mois que j’étais de retour, lorsque je sus enrôlé pour servir. M’apercevant aussitôt de la manœuvre, et voyant que mon enrôlement était des plus irréguliers, j’allai trouver le général, et je lui représentai que j’avais fini mon service. Il ne fit aucun droit à ma requête. Quoique je visse avec peine que j’étais joué, et qu’on méprisait mes représentations, je me tenais tranquille, [5] et, dans l’embarras du parti que j’avais à prendre, je consultai un de nos citoyens. On vint me dire que mes ennemis menaçaient de me traîner en prison, qu’ils disaient que Polyénus[1] ne devait pas faire un plus long séjour à Athènes que Callicrate. Mécontent des magistrats, j’en parlai mal, je l’avoue, auprès de la banque de Philias. [6] L’archonte[2] Ctésiclès et ses assesseurs, instruits des propos que j’avais tenus, résolurent de me condamner à

  1. Il y a apparence que Polyénus était celui même qui plaide, et Callicrate, le commandant de la compagnie dans laquelle il servait.
  2. Les principaux magistrats d’Athènes étaient les archontes, qui avaient succédé aux rois. Ils étaient annuels et au nombre de neuf. Le premier s’appelait proprement l’archonte. Les autres avaient d’autres noms.