Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tant que les parens d’Eraſiphon diſputoient au tréſor les biens d’Eraton, je penſois qu’ils devoient tous m’appartenir, parcequ’Eraſiſtrate, plaidant contre nous pour la dette entiere, avoit perdu ſa cauſe. En conſéquence j’ai déjà loué il y a trois ans la terre de Sphette. Je plaidois pour la terre de Cicynnes, & pour une maiſon à la ville, contre ceux qui les poſſédoient. L’année derniere, des particuliers, qui ſe diſoient commerçans, intervinrent & traverſerent mon action. Les juges actuels du commerce, nommés dans le mois de Mars, n’ont pas encore prononcé. Mais, puiſque vous avez jugé à propos de confiſquer les biens d’Eraſiphon, j’abandonne au tréſor les deux tiers des biens d’Eraton, & je demande qu’on m’adjuge le tiers qui reſte, la part d’Eraſiſtrate, d’autant plus que vous avez déjà décidé qu’elle m’appartenoit. Quand je dis le tiers des biens d’Eraton, je n’ai pas calculé exactement, & je laiſſe au tréſor beaucaup plus des deux tiers. C’eſt de quoi il eſt aiſé de ſe convaincre par l’eſtimation des biens. Ils ſont tous évalués à plus d’un talent ; or je répete d’un côté cinq mines, & de l’autre dix ; &, ſuppofé que la part qui me ſera adjugée monte plus haut, le tréſor s’emparera du ſurplus quand la vente aura été faite.

Afin de certifier tout ce que j’avance, je produirai pour témoins ceux qui louerent de moi la