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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/195

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RIENZI.


CHAPITRE VII.

À quoi bon chercher le licou lorsque la jument est volée ?

Tandis que de pareils événements se passaient à Rome, un serviteur d’Étienne Colonna était déjà en route pour Corneto. On peut aisément imaginer l’étonnement avec lequel le vieux baron reçut cette nouvelle. Sans perdre un moment il rassemble sa troupe ; au milieu du mouvement du départ, le chevalier de Saint-Jean se présenta brusquement devant lui. Sa mine n’était plus calme et ouverte comme d’ordinaire.

« Qu’est-ce que ceci ? s’écria-t-il à la hâte. Une sédition ? Rienzi maître de Rome ? Que faut-il croire de cette nouvelle ?

— Elle est trop vraie, dit Colonna avec un sourire amer. Où le pendrons-nous à notre retour ?

— Ne parlez point si légèrement, sire baron, répliqua sans façon Montréal, Rienzi est plus fort que vous ne pensez : moi je connais les hommes, et vous, vous ne connaissez que les nobles ! Où est votre parent, Adrien ?

— Il est ici, noble Montréal, dit Étienne, haussant les épaules avec un sourire à demi dédaigneux, à ce coup de langue, dont il jugea prudent de ne pas paraître se fâcher. Il est ici, voyez, il entre !

— Avez-vous appris la nouvelle ? s’écria Montréal.

— Oui.

— Et vous méprisez cette révolution ?