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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 2, 1865.djvu/296

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RIENZI.

à arranger entre nous. Quelques jours me suffiront pour lever de nouvelles recrues dans la ville et pour revenir. »

C’était ce que les frères désiraient ; ils approuvèrent avec une joie visible la proposition du sénateur.

Rienzi manda ensuite le lieutenant de sa garde, ce même Riccardo Annibaldi que le lecteur se souvient d’avoir vu dans la première partie de cet ouvrage comme adversaire de Montréal au tournoi. Ce jeune homme, un des nobles peu nombreux qui avaient épousé la cause de Rienzi, faisait preuve d’un courage et d’une habileté militaire remarquables ; il promettait (si le sort l’épargnait[1]), de devenir l’un des meilleurs capitaines de son temps.

« Mon cher Annibaldi, lui dit-il, je puis enfin accomplir le projet dont nous nous sommes entretenus en particulier. J’emmène avec moi à Rome les deux capitaines provençaux, je vous laisse le commandement de l’armée ; Palestrina pour le coup ne va pas résister longtemps. Ha ! ha ! elle n’ira pas loin maintenant.

— Sur ma parole, je le crois, sénateur, répliqua Annibaldi. Ces étrangers, jusqu’ici, n’ont fait qu’exciter des querelles entre nous, et si ce ne sont pas des lâches, ce sont au moins des traitres !

— Chut ! chut ! chut ! Des traîtres ! Le savant Arimbaldo, le brave Brettone, des traîtres ! Fi donc ! Non, non, ce sont des hommes distingués, très-honorables, mais le camp n’est pas de leur affaire, ils n’entendent rien à un siége, ils seront plus heureux à la ville. Et maintenant passons aux affaires.

Le sénateur exposa alors en détail à Annibaldi le plan qu’il avait conçu pour prendre la ville, et le génie mili-

  1. C’est probablement ce même Annibaldi qui fut tué plus tard dans une escarmouche. Pétrarque loue sa valeur et déplore sa destinée.