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RIENZI.

tient maintenant conseil avec les barons. Pourquoi faut-il que mes rêves m’aient menti ? Ils n’étaient donc pas plus vrais que les illusions trompeuses du jour ? Mais, est-il possible que dans un si pressant danger le peuple m’abandonne et s’abandonne lui-même ? Armée de saints et de martyrs, ombres de héros et de patriotes, avez-vous délaissé à jamais votre antique demeure ? Non, non, je n’ai pas monté si haut pour périr ainsi ; je veux les vaincre encore et léguer à Rome mon nom comme une menace à l’oppresseur, un exemple à l’homme libre ! »


CHAPITRE V.

L’édifice croule.

Grâce à son adresse bienveillante, Nina fit croire à Irène que, si on lui proposait d’aller voir Florence, c’était seulement une attention délicate de son frère pour lui faire quitter un séjour odieux, où le bruit de son amour bien connu pour Adrien l’exposait à toutes les humiliations les plus pénibles. Rienzi n’avait pas d’autre raison pour l’envoyer à Florence. La précipitation de ce départ tenait à l’occasion d’une mission inattendue (pour un emprunt d’armes et d’argent), qui lui procurait ainsi une escorte sûre, une garde d’honneur. Elle se soumit passivement à une mesure qu’elle même regardait comme un soulagement dans ses peines ; et il fut convenu qu’elle recevrait quelque temps l’hospitalité d’une parente de Nina, abbesse d’un des plus riches couvents de Florence ; l’idée