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CHAPITRE I.

L’arrêt du Tribun

Les courtes paroles du tribun à Étienne Colonna, tout en aigrissant le courroux du fier vieillard, avaient pourtant un caractère tellement impératif, qu’après réflexion il ne crut point prudent de désobéir. En conséquence, à l’heure convenue, il se trouvait dans une salle du Capitole, avec une brillante réunion de ses pairs. Rienzi, dans cette réception, se montra encore plus gracieux qu’à l’ordinaire.

Ils s’assirent au splendide festin avec un malaise caché et de secrètes alarmes, en voyant qu’à l’exception d’Étienne Colonna personne autre que les conspirateurs n’avait été invité au banquet. Rienzi, sans prendre garde à leur silence et à leur air préoccupé, était plus gai qu’à l’ordinaire : le vieux Colonna, au contraire, n’avait jamais été si maussade.

« Nous craignons de nous y être mal pris pour vous plaire, monseigneur Colonna, avec notre invitation. Il