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PRÉFACE.

Le cinquième volume de la Correspondance de Catherine de Médicis s’ouvre au lendemain de la mort de Charles IX (31 mai 1574), pour se refermer au 31 décembre de l’année 1577.

Il renferme cinq cent quatre lettres et se subdivise en deux parties entièrement distinctes : la régence de Catherine, du 31 mai au 6 septembre 1574, et les trois années et quelques mois du règne de Henri III.

Dans le peu de temps qui lui reste à exercer la souveraine autorité, Catherine ne poursuit qu’un but : traiter d’une trêve avec les protestants, qui sont en armes ; aveuglée par son amour pour ce fils, son idole, elle se persuade qu’il suffira de sa présence pour pacifier la France ; mais, disons-le à son éloge, avant qu’il ne rentre dans son royaume, de sa propre main, elle lui trace la règle de conduite qu’il doit suivre comme roi, ainsi qu’elle l’avait fait pour Charles IX, à sa majorité. Ce document, jusqu’ici inédit et d’un si grand intérêt historique, méritait d’être reproduit en entier dans notre Introduction ; il témoigne une fois de plus de la haute intelligence politique de Catherine et de la connaissance profonde qu’elle avait des Français de son temps.

Dès les premiers jours de sa rentrée en France, Henri III donne la mesure de ce que sera le reste de son règne. Sans tenir compte ni des conseils de l’empereur Maximilien et du doge de Venise, ni de ceux des plus expérimentés de son Conseil et du vieux Montluc, il cède à l’influence fatale des jeunes favoris qui le poussent à la guerre et laisse sans réponse les remontrances qui lui sont faites et par ses sujets de la religion réformée et par les députés des princes allemands.