Page:Mélanges d’indianisme.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
14
JULES BLOCH


vāniyiyasa (Kuḍā 8) et Bhoïgiyā (Bhojiki- Kanh. 24). Enfin vedikā devient veyikā dans les inscriptions privées nos 3, 17, 18 de Karle et veikā dans le n° 21 de Nāsik.

Les inscriptions attestent donc la réduction de tous les groupes consonantiques, et pour les consonnes intervocaliques, outre le passage à la sonore, un certain nombre d’altérations qui peuvent aller jusqu’à la disparition complète, notamment dans le cas de la dentale et de la palatale[1]. Il est intéressant de noter au passage que ces altérations semblent plus fréquentes dans les inscriptions émanant de personnages de moindre condition, ce qui confirmerait leur caractère de réalité, et expliquerait peut-être en partie les variations orthographiques mêmes des inscriptions.

Or, parmi les formes du Périple examinées plus haut, c’est le nom de Παίθανα (Paithana) seul qui s’accorde avec l’état phonétique indiqué par les témoignages épigraphiques au point de vue du traitement des groupes consonantiques.

En ce qui concerne les groupes s + occlusive, les exemples divergents ‘AaTa/.a7 :pa et SupaŒTpYîvr^ pourraient à la rigueur s’expliquer comme étant des tatsamas, hypothèse naturelle lorsqu’il s’agit de noms propres, et rendue d’autant plus vraisemblable que les mots font difficulté aussi par les groupes occl. + r ; d’autre part paiṭṭhāṇa étant aussi nom commun, s’opposerait à ces formes comme s’étant pràkritisé régulièrement[2]. Et xÔŒTcç pourrait être considéré comme un nom ancien conservé pour les mêmes raisons que .apTraaoç (karpasos). Au contraire le problème reste entier si l’on considère les groupes occlusive + r. L’hypothèse énoncée plus haut permettrait du même coup

  1. Sur les monnaies des Andhras les groupes sont réduits : Sātaka(ṃ)ṇisa, Vāsiṭhiputa, etc. ; mais sauf dans Māḍharīputa les consonnes intervocaliques sont intactes (voir Rapson, Cat. of Ind. Coins in the Brit. Mus., p. cci-ccii). Bhūmaka au contraire écrit le nom de sa dynastie soit Kṣaharāta soit Chaharada (iô., p. ccii ; antérieur à 119 J.-C.).
  2. Est-ce là le sens de la glose d’Hemacandra (Deçīnānamāla, VI, 29) : ṇagarammi paiṭṭhāṇaṃ ?