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LA FINALE -uḥ DE SKR. pitúḥ, vidúḥ, ETC.


ici avec quelque certitude. On a donc dans sanitúh un exemple plausible, mais incertain, du traitement de *-r̥ final en sanskrit.

Au contraire, il faut laisser de côté múhuḥ dont l’u est un ancien u comme le montre l’existence de múhu, RV, IV, 20, 9 (avec ü valant brève dans le vers) et, en tout cas, de muhuké RV, IV, 16, 17, muhukaíḥ, IV, 17, 12 ; sur múhu (et muhú), v. Oldenberg, R̥gveda, p. 284, Abh. d. k. Ges. d. Wiss. z. Göttingen, Phil. hist. KL, N. F., XI, 5).

Des rapprochements précis permettent donc d’aboutir aux deux conclusions suivantes :

1° Un *-r̥š indo-iranien aboutit sûrement à skr. -uḥ ;

2° Un *-r̥ indo-iranien aboutit très probablement à skr. -uḥ, on ne connaît pas en sanskrit d’autre traitement de *-r final qui puisse être tenu pour ancien et qui vienne contredire l’hypothèse que indo-iranien *-r̥ donne skr. -uḥ.

Il reste à déterminer comment *-r̥š et sans doute *-r̥ ont pu aboutir phonétiquement à skr. -uḥ.

II

Une finale -uḥ a en sanskrit, quelle qu’en soit l’origine, deux aspects : -uḥ à la pause et à l’intérieur de la phrase devant une sourde, -ur devant toute sonore à l’intérieur de la phrase ; l’alternance est sans exception et parallèle à l’alternance -iḥ : -ir dans les mêmes conditions. En tant que -iḥ et -uḥ reposent sur indo-iran. *-iš et *-uš alternant avec *-iž et *-už, elle exprime le fait historique que indo-iran. *-ž final aboutit à skr. -r. Mais, tandis que dans tous les cas étymologiquement clairs, skr. -iḥ, -ir repose sur un ancien *-is, il y a deux origines distinctes pour -uḥ, -ur, à savoir *-us, d’une part, et, de l’autre, des formes qui comprennent -r-, comme on vient de le voir. — Pour skr. -aḥ final, le cas est tout différent ; il y a ici en sanskrit deux alternances :