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152 L EPOPEE

n'y a guère lieu à faire sur leur œuvre commune d'observations de détail '. Me servant des faits qu'ils ont rassemblés et des vues qu'ils ont exprimées dans leur savante et concise intro- duction, je voudrais seulement présenter à mon tour quelques réflexions sur ce poème, si frappant et curieux à tant de titres, et dont la publication peut se placer au premier rang parmi celles dont la Société des anciens textes a le droit d'être fière. On a reconnu depuis longtemps que le poème de Raoul de Cambrai, tel qu'il nous est parvenu, n'est pas homogène, et comprend des morceaux qui différent de date et de style -.

��1. Voici quelques menues remarques sur le texte : v.iiije ne suppléerais pas tex oiinor, le mot onnor étant féminin, mais plutôt iex consex, qui convient d'ailleurs mieux comme sens; v. 333, je suppléerais qu'en Ut et non que il ; V. 514, lisez nel pour le ; v. 1681, /oz n'est guère compréhensible, on pourrait lire roi \ v. 2687, lisez hom[e] ; le v. 2871 n'a pas besoin de correction : le hlasme signifie ici la mutilation que vient de subir Ernaud ; v. 3824, sH lisez si (ci) ; V. 4059, métrai, lisez me trai[e] ; v. 5180, pitié, il faut pour la rime corriger pitei; v. 5518, çaigne, lisez taigue ; v. 6598, au lieu de m\nt sup- pléez phv'st, m'ait faisant deux syllabes; v. 7186, le mot peu lisible qui commence le vers est sûrement Dame et non De ; au vers suivant lisez avuecques pour avuec ; v. 7319, lisez sires pour sire; v. 7557 et 8525, on ne peut admettre eslecier : quis pour que les, proposé par les éditeurs, permet au second vers de rétablir esleecier ; au premier, supprimez le avant fol ; le vers 7609 est à bon droit suspecté par les éditeurs : il me paraît très plausible de lire Diex nous donra espoir un autre fil; après le vers 8231, il faut admettre une lacune : le vers suivant se rapporte à Bernier et non à Guerri. Les mots sont parfois mal coupés ; ainsi les verbes enmener, e)tporter, enlever, n'existent pas en ancien français : il faut lire en nwiier, eii porter, en lever ; v. 3657, lisez s'amie, v. 6009 et 6115, in amie, au lieu de sa mie, ma mie ; v. 6975, nen au lieu de n'en. L'usage des éditeurs de ne pas compléter les noms propres marqués par de simples initiales est fort incommode (notamment pour le B., qui représente tantôt Bernier, tantôt Berneçon, le G., qui représente tantôt Gantier, tantôt Gantelet, et qui en outre désigne parfois Guerri), et l'on n'en voit pas le motif : pourquoi traiter ces abréviations autrement que les autres ? La ponctuation, généralement excellente, pourrait çà et là être améliorée (sans parler d'évidentes fautes d'impression), par exemple aux vers 644-645, 670, 877, 1376, 8251.

2. On peut voir notamment ce que dit à ce sujet M. Paulin Paris dans la notice sur Raoul de Cambrai, insérée au tome XXII de l'Histoire littéraire de la France,

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