Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/185

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AXSr:iS DE CARTHAGE

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��Disons un mot pour terniincr du petit roman partiiitement insipide qui, sous le tit'-e de V Acqnislo di Poneiite, forme la seconde partie de la Stroiicia Spagna. Il a pour unique raison d'être le besoin de relier la Sôcoudii Spagna aux Sloric Ncr- hotiesi en nous racontant comment le fomeux Tibaud d'Ara- bie reconquit l'Espagne et notamment les villes de Bnsbunt, Coriiiasis, Girouda, Ansidouia (Ja hifciimcc est ici oubliée), dont la reprise devait illustrer les fils d'Aimeri de Narbonne (on V voit aussi apparaître Orable, la temme de Tibaud et la future femme de Guillaume) ; cette conquête se fait aux dépens de Jean et Gui, les deux fils d'Anseïs, mort à la fin de la première partie, et grâce à la complicité des M^/<^'-rt;/-^.9/, devenus les maîtres de la France. Tout le caractère de ce récit, où four- millent les noms purement italiens (l'un des héros s'appelle notamment Alessandro d'Ancona), et qui est attribué à l'arabe Aldolieri dEscalone ', justifie pleinement l'opinion de M. Mussa- fia ^, d'après laquelle nous avons affaire ici à une œuvre tout italienne, pièce de rapport destinée à boucher un trou dans l'immense bâtiment des RcaVi di Francia.

En France aussi il a dû exister une continuation de VAnseh de Cartagc; c'est ce que nous permettent de croire les vers qui suivent Vexplirif dans un des manuscrits (D. ms. de Lyor, du XIII siècle) :

Or vient chançon qui bien doit estre en pris,

Tele n'oïstes par liomme qui soit vis,

Cornent morut li bons rois Anseïs,

De ses trois fiz qui tant furent hardis ;

Cil jogleor si vos en ont servis.

Mes il nefn) sevent l'estoire dont el vint :

��1. Cet Aldolieri, témoin oculaire, laisse son livre à Nimes où Amorct de Paris le trouve quand Guillaume d'Orange prend Nimes et le traduit d'arabe en français ; plus tard le Florentin Anselmo, l'ayant lu à Paris, le met en tiiliano et le porte à Florence « le 20 mai 1211 ». Toutes ces dates sont con- tenues dans des attestations solennelles à la fin de l'ouvrage. M. Ccruti sou- tient avec conviction l'authenticité de la dernière : pourquoi pas des deux autres ?

2. 'N'nv. Alton, p. 198.

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