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dris, est fait prisonnier, emmené à Liège et délivré'. Devenu roi, il reprend la guerre de Saxe et, après de nombreux exploits, pris encore une fois par les païens, il est emmené en « Alle- maigne mult parfont en castel de Portangne, et l'ont longuement celeit ». En France on le croit mort et on célèbre ses obsèques à Saint-Denis ; mais un jour le Saisne Guimer, pris par Doon de Mayence, lui révèle la prison de Pépin et le fait remettre en liberté '. — Une autre captivité de Pépin, enlevé à la chasse par « Brenehaut de Sassoigne », emmené à Tremoigne et délivré par son neveu I.andri au moment où il va être mis à mort, est probablement de l'invention de l'auteur de Dooîi de la Roche \ — - C'est encore à une expédition en Allemagne que se rapporte l'allusion de Dooii de Maieiice, d'après laquelle Pépin n'aurait pas osé attaquer la cité de Vauclere, que le jeune Doon demande hardiment à Charlemagne de conquérir pour lui^. — L'his- toire réelle nous montre d'ailleurs Pépin menant en Allemagne d'autres guerres encore que celle qu'il fit aux Saxons : du vivant même de son père il avait combattu et vaincu le duc des Alemans Theobald K

��persistance dans l'épopée, il y aurait à faire des recherches pour lesquelles le temps me manque présentement.

1. P. 417 : invention de Jean des Prés pour mettre la scène d'un récit à Liège.

2. P. 469. C'est pendant cette disparition de Pépin que Charles est chassé de France par « ses dois frères bastars ». Tout cela est très confus (Jean des Prés, qui ne connaît rien de l'histoire de la fausse Berte, n'a qu'une idée vague de celle de Mainet), et en partie inventé, comme le montre l'interven- tion de Doon de Mayence, qui appartient dans l'épopée à la génération sui- vante.

3. Voy. Sachs, Beitràge, p. 9.

4. Voy. Doon de Maiejice, p. 193, 230. Le tout est sans doute inventé par le poète pour rehausser la gloire de Doon.

5. Serait-ce le nom de cet ennemi des Francs, transformé naturellement en « païen », qui aurait passé au célèbre Tibaud, premier mari d'Orable-Gui- bourg et adversaire acharné de Guillaume d'Orange? On peut le supposer, comme l'a déjà fait M. O. Schuhz (Z('//a7;/-. /;ir roni. Philol., XVIII, 127). Toutefois il y a fort peu de communication entre la partie réellement méri- dionale de la geste de Guillaume, à laquelle appartiennent Tibaud et Gui- bourg, et l'épopée rovale proprement dite.

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